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"Non Jef, t'es pas tout seul"

Dernière mise à jour : 30 mars

2ème partie – La gestion des émotions




Cette chanson de Jacques Brel, « Jef » est décidément très intéressante d’un point de vue coaching. Elle illustre de façon remarquable comment l’ami de Jef est en difficulté face à ses propres émotions et à celles de Jef.


Mais d’abord qu’est-ce qu’une émotion ? C’est un ressenti, une sorte de vibration dans le corps. C’est la traduction physique d’une pensée et de l’interprétation que nous lui donnons. En fonction de cette interprétation, le cerveau va commander la sécrétion de certains neurotransmetteurs (dopamine, adrénaline, par ex.) qui vont engendrer des modifications physiques et chimiques au niveau de certains organes et ainsi inciter le corps à se mobiliser dans un but primaire de survie. Une « décharge d’adrénaline » m’incitera à partir en courant alors qu’une « décharge de dopamine » m’invitera à profiter des plaisirs. C’est bien évidemment un peu caricatural comme explication, mais le principe est là. Certains de ces ressentis sont agréables et nous aurons tendance à parler d’émotions positives, d’autres sont désagréables et nous parlerons alors d’émotions négatives. Et la vie est bien évidemment faites des deux, les unes permettant de mieux profiter des autres. Car que serait le bonheur si nous ne connaissions pas la peine ?


Dans la chanson, l’ami de Jef a honte.

Honte de voir Jef « sangloter comme ça, bêtement devant tout le monde ». « Tu fais honte à voir, Les gens se paient notre tête, Foutons le camp de ce trottoir »

Il est fort probable que si les deux protagonistes avaient été seuls, l’ami de Jef n’aurait pas eu honte. Car la honte est souvent une émotion en lien avec notre statut social et la peur que l’on peut avoir de se faire rejeter par le groupe. Alors, pour éviter de se faire écarter, l’ami de Jef, lui propose de foutre le camp du trottoir et ainsi d’éviter le rejet.


Ensuite l’ami de Jef tente de minimiser l’importance de l’événement qui crée tant de chagrin à Jef : « Parce qu’une demi-vieille, parce qu’une fausse blonde », « Parce qu’une trois quart putain t’a claquer dans les mains ». Vous vous rappelez ? C’est un peu comme lorsque nous étions enfants et qu’on nous disait « Mais non, mais non, ce n’est rien » alors que nous avions un gros chagrin. C’est là que nous avons commencé à apprendre que nos émotions n’avaient pas d’importance et qu’il ne fallait pas en tenir compte.


Puis l’ami de Jef essaie de le détourner de son émotion en lui faisant miroiter différents plaisirs : manger, boire, aller voir les filles de la madame André. C’est ainsi que, lorsque nous étions enfants, nous avons appris à fuir nos émotions et à éviter de les vivre. Par exemple en mangeant un gâteau que l’on nous donnait pour nous consoler et qui nous permettait de ressentir un plaisir immédiat et gustatif qui nous détournait de l’impression physique désagréable que nous ressentions.


Par la suite l’ami de Jef s’impatiente « Mais c’est plus un trottoir, ça devient un cinéma » lui signifiant par la même occasion que ça a suffisamment duré. Quand nous étions enfant, ça se traduisant peut-être par « arrête de geindre, file dans ta chambre, tu reviendras quand tu seras calmé.e » ce qui nous passait le message que nos émotions embêtaient décidemment tout le monde et qu’il valait mieux ne pas les exprimer.


Ainsi, en grandissant nous avons intégré des schémas de résistance à nos émotions et tout particulièrement à nos émotions négatives. Il était alors difficile de nous enseigner le contraire car peu de personnes savaient l’importance des émotions.

Nos émotions nous délivrent des messages que nous devons apprendre à reconnaitre au fur et à mesure que nous nous familiarisons avec elles. Les émotions dites négatives signifient souvent que nous avons peur de quelque chose ou que l’un de nos besoins n’est pas rempli.


En leur résistant et en refusant d’entendre ce qu’elles ont à nous dire, elles reviennent de plus en plus souvent et de plus en plus fort. Plus nous leur résistons et plus nous avons l’impression qu’elles vont nous emporter. Mais les émotions ne nous tuent pas. Elles veulent juste nous délivrer un message pour nous aider à vivre notre vie.


Alors ne les minimisons pas, ne nous en détournons pas, ne les négligeons pas. Malgré les apparences et tout ce que nous avons intégré, elles sont nos alliées. Apprenons à les accueillir.


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