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Ma gueule... Ou comment nos pensées créent notre réalité.

Dernière mise à jour : 24 févr.

Il est toujours intéressant de voir comme les chansons que nous écoutons nous expliquent finalement le fonctionnement de notre cerveau. Si je prends par exemple la très connue chanson de Johnny Hallyday « Ma gueule », elle est l’illustration parfaire de l’importance de nos pensées et de comment ces dernières conditionnent notre réalité.

 

Dans la chanson, un type (Johnny) apostrophe une personne parce que cette dernière l’a regardé. L’interpellation se fait sur un mode violent verbalement « quoi ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? Quelque chose qui ne va pas ? Elle ne te revient pas ? ». Et ce qui est extraordinaire dans cela c’est que l’autre N’A RIEN DIT : « Oh je sais que tu n’as rien dit, c’est ton œil que je prends au mot ». Mais ce silence a été interprété sur un mode agressif par Johnny : « souvent un seul regard suffit pour vous planter mieux qu’un couteau », « si tu veux te la payer, viens je rends la monnaie ». L’intention est claire, Johnny est prêt à en découdre.

 

Mais ce qui est intéressant c’est qu’à la fin du couplet, Johnny révèle qu’il cherche plutôt à établir une relation amicale : « ma gueule et moi on est de sortie, on cherchait plutôt des amis ». Et là, on sait clairement que ça ne marchera pas. Car il est plus que probable que la personne agressée verbalement ne soit pas du tout encline à devenir l’amie de Johnny. Qui le serait à sa place ? Alors pourquoi Johnny, qui cherche des amis (et on peut penser qu’il est tout à fait sincère), se savonne-t-il ainsi la planche et agit de façon à ce que personne ne devienne son ami ? Et pourquoi pense-t-il que la personne qui lui a jeté un regard veut se payer sa gueule ?

 

Dans les couplets suivants, Johnny parle de sa gueule comme s’il voulait se rassurer sur le fait qu'elle est un bien précieux : « sans elle j’aurais jamais plané, sans elle je ne vaudrais pas un clou, ma gueule a bien le droit de rêver », « elle ne m’a pas lâché d’une ombre, quand j’avais mal, même qu’elle pleurait ». Ici on commence à comprendre que l’homme souffre profondément ; puis les choses se précisent « je m’en fous qu’elle soit belle, au moins elle est fidèle ».

 

La dernière strophe de la chanson apporte l’éclairage nécessaire à la compréhension de tout ce comportement agressif : « c’est pas comme une que je connais, une qui me laisse crever tout seul, mais je ne veux même pas en parler, une qui se fout bien de ma gueule ». Toutes les pièces du puzzle sont à présent en place et on peut comprendre quelles sont les pensées clés qui font agir ainsi Johnny.

 

Une femme a déçu Johnny, elle s’est foutue de sa gueule. Sans doute accordait-il un grand pouvoir à cette femme. Car à sa manière de se rassurer sur sa gueule (« sans elle je ne vaudrais pas un clou »), on comprend que Johnny a perdu sa valeur personnelle à ses propres yeux parce qu’il comptait sur quelqu’un d’autre pour le rassurer à ce sujet. Si Johnny PENSE que sa valeur dépend d’une autre personne et non uniquement de lui-même, il n’est pas étonnant que si la personne en question se fout de sa gueule, il PENSE que tout le monde se fout de sa gueule.

 

Et son cerveau avec son biais de confirmation va s’empresser de lui démontrer qu’il est dans le vrai. C’est ainsi que le regard croisé d’un.e inconnu.e devient une provocation et qu’il est immédiatement persuadé que l’autre se paye sa gueule. Et pour rappel, l’autre n’a rien dit (« t’as rien dit, tu l’as déjà dit »).

 

Et comme il PENSE qu’il va crever tout seul, il agit de manière à ce que personne ne puisse devenir ami en maintenant l’autre à distance par une agressivité très dissuasive. Et forcément, il reste seul… et ne trouvera jamais d’amis. La boucle est bouclée.

 

C’est comme cela que les pensées de Johnny, qui le font agir de façon agressive sous l’emprise d’un certain nombre d’émotions (dont on peut imaginer qu’il y a de la colère, de la frustration, de la peine, etc.), créent sa réalité. Une réalité douloureuse (le cerveau adore ça) où tout le monde se fout de sa gueule et où il va crever tout seul.

 

Les paroles de la chanson ont été écrites par M. Gilles Thibaut, musicien et parolier. Ses textes souvent interprétés magistralement par Johnny Hallyday mettent en évidence les comportements humains qui sont souvent les nôtres lorsque nous laissons notre cerveau nous entrainer dans des pensées qui nous desservent et nous entrainent dans des difficultés existentielles.

 

Alors, allez-vous laissez votre cerveau créer votre réalité ?


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