top of page

Le jugement

Dernière mise à jour : 2 août 2023


Nous sommes très habitués à juger. A l’origine, c’est un processus de survie. Pour notre cerveau primitif, être prompt à juger d’un environnement (dangereux ou sûr), d’une personne (amie ou ennemie), d’une nourriture qui nous est présentée (comestible ou empoisonnée), c’est nous maintenir en vie et permettre à notre espèce de survivre à travers le temps. Dans cette perspective, rester en vie, il faut pourvoir rapidement juger d’une situation.


Aujourd’hui, notamment en Europe et au 21ème siècle, nous évoluons dans un environnement nettement modifié et bien plus sûr qu’à l’époque. Pour autant, notre cerveau n’a pas abandonné cette fonction et nous continuons de juger sans cesse tout ce qui se présente à nous. Pour être plus précise, nous exerçons beaucoup (beaucoup) notre jugement sur tous les gens qui nous entourent. La façon dont les gens s’habillent (ou ne s’habillent pas), dont ils se nourrissent (ou ne se nourrissent pas), dont ils sont conscients (ou pas) du réchauffement climatique, etc. tout cela est source de jugement. Et le pire, c’est que la plupart du temps, nous en déduisons quelque chose sur nous car derrière le jugement se cache souvent un mécanisme de comparaison à nous même.


Et là, nous sommes toujours perdant.e.s. Car lorsque nous jugeons les autres, nous nous mettons généralement en opposition. Du coup, cela nous met dans un état d’esprit pour le moins négatif et nous maintient dans une sorte de vigilance malsaine. D’autant plus que, plus nous les jugeons, plus nous avons peur d’être jugé.e.s par eux. Et c’est là que le cercle infernal se referme car nous nous jugeons alors beaucoup pour tenter d’échapper au jugement des autres...


Notre esprit est sens cesse encombré de pensées négatives qui génèrent autant d’émotions négatives. Nous perdons ainsi beaucoup d’énergie et de quiétude intérieure pour RIEN.


Notre survie n’étant pas hypothéquée, il n’y a généralement aucun intérêt à juger les autres. En outre nous les jugeons sur des bribes, des apparences. Ce qui signifie en d’autres termes, que notre jugement ne repose sur rien d’autres que des interprétations expresses que nous propose notre cerveau. Il est extrêmement difficile de juger d’une situation en restant factuel.le et de façon objective.


Bien sûr, notre aptitude à juger est parfois nécessaire et il faut alors l’exercer à bon escient. Notamment si le comportement de quelqu’un nous affecte personnellement ou que ce qui se déroule devant nous est en opposition avec nos valeurs. Il est alors important de pouvoir poser ses limites. Mais, dans l’immense majorité des cas, juger ne présente aucun intérêt.


Alors accordons nous une vie plus douce et apprenons à nous libérer de l’âpreté du jugement.


Facile à dire ! Mais comment faire concrètement ? Comme toujours lorsqu’il s’agit de nous-même, il faut savoir prendre du recul et s’observer.


Observer ses pensées de jugement et les reconnaitre comme telles. Il s’agit alors de dissocier les faits (que l’on peut décrire sans aucune émotions) de la pensée de jugement (qui elle va générer une émotion). Distinguons les faits de la pensée et constatons simplement que la pensée est un jugement. Puis retournons simplement au fait.


Par exemple : Je vois un collègue aller chercher cinq fois de suite des barres chocolatées au distributeur.

Pensée de jugement : « C’est la 5ème fois qu’il vient s’empiffrer au distributeur. Quel goinfre ! A ce rythme là, il va finir diabétique ! ».

Pensée de sous jugement de ma part en opposition à ce que je vois : « Je ne me goinfre pas et je mange sainement ».

Quels jugements n’est-ce pas ? Mais ce que je ne sais pas, c’est que ce collègue a décidé d’offrir une barre chocolatée à chacune des personnes avec qui il va être en réunion pour les remercier du travail réalisé et qu’il a dû chercher de la monnaie à plusieurs reprises pour retirer les barres du distributeur.

Pensée non jugeante : « C’est la 5ème fois qu’il vient au distributeur chercher des barres chocolatées. »

Point, barre.

C’est tout.

Mon esprit n’a pas à dessiner pour moi toute une dramaturgie, je laisse mon collègue vivre sa vie et je peux continuer à vivre la mienne avec légèreté sans m’encombrer de pensées inutiles.


Ce n’est pas compliqué mais comme tout, ça s’exerce.


Arrêter de juger, c’est s’offrir plus de liberté, d’espace mental et de bien-être. Faites vous ce magnifique cadeau !

22 vues

Posts récents

Voir tout

Comentarios


bottom of page