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La maturité émotionnelle

Dernière mise à jour : 21 févr.


Les émotions sont au centre de notre vie. Elles nous habitent en permanence et la plupart du temps nous n’en avons que peu conscience. Sauf lorsqu’une difficulté survient, qu’un jugement lapidaire nous est asséné ou encore que les choses ne se passent pas « comme elles le devraient », nous avons alors le ressenti d’émotions « désagréables » que nous avons l’impression de subir. Parfois nous pouvons même avoir l’impression qu’elles sont plus fortes que nous, qu’elles nous débordent et que si nous les laissons aller, elles vont nous dévaster. Alors, pour éviter qu’une telle chose n’arrive, nous leurs résistons, nous luttons pour les contenir et éviter qu’elles ne s’expriment. Nous cherchons à les faire taire et/ou à les ignorer. Certain.e.s d’entre nous y réagissent, parfois fortement : crise de colère, mots dévastateurs, bris d’objets, etc. Et une fois la crise passée, nous nous regardons atterré.e.s. « Mais ce n’est pas possible, pourquoi est-ce que je réagis comme ça ? Il y a un truc qui ne tourne pas rond chez moi ! Est-ce que je suis en train de devenir fou.folle ? ». En plus, nous avons l’impression que ce que nous avons vécu (et qui a déclenché ces émotions incontrôlables) nous poursuit longtemps. Nous passons en boucle l’événement, parfois en se répétant ce que l’on aurait pu dire ou faire. Nous sommes alors dans des ruminations peu sympathiques qui drainent notre énergie, nous démotivent, et surtout nous prennent « un temps de cerveau » considérable.

 

Alors que se passe-t-il ?

 

La première chose est que nous pensons les éléments extérieurs (personnes, événements, etc.) responsables de nos émotions. « Non mais, ce n’est pas possible comme il m’énerve celui-là ! ». Nous avons oublié que les faits sont des éléments neutres QUE NOUS INTERPRETONS. Donc, ce n’est pas ce que la personne a dit ou fait qui nous énerve, c’est l’interprétation que nous faisons de ses actions ou de ses paroles. Et cette interprétation est entièrement de notre fait. Et ça, c’est la bonne nouvelle ! Cela signifie que nous avons le moyen d’agir sur l’apparition de nos émotions en DÉCIDANT CE QUE NOUS VOULONS PENSER des faits. Cela signifie que nous avons la possibilité de réagir à une situation comme bon nous semble et non comme nous devrions le faire parce que la société, notre éducation ou nos croyances conditionnent notre état émotionnel et par conséquent notre manière d’agir. Dans cette même idée, nous pouvons aussi décider DE NE RIEN PENSER d’une situation et de la regarder simplement pour ce qu’elle est : une collection d’éléments neutres.

 

La deuxième chose, c’est que nous ne prenons pas le recul nécessaire pour comprendre ce qui se joue pour nous et pour l’autre qui nous énerve. Et c’est là qu’il est bon de prendre la position de l’observateur pour comprendre les enjeux. Car en saisissant ce qui se passe pour nous et éventuellement pour l’autre, notre ressenti émotionnel prend du sens, ce qui nous apporte un soulagement. Et ça c’est la deuxième bonne nouvelle car cette compréhension nous permet de SORTIR DE LA BOUCLE DES RUMINATIONS et de reprendre le contrôle de nos pensées et de notre journée.

 

Et ces deux bonnes nouvelles sont des éléments puissants. Elles signifient que si je me sens bien, c’est UNIQUEMENT à moi que je le dois. Je ne dépends que de moi-même et je ne donne pas aux autres ou au circonstances extérieures le pouvoir de me faire me sentir bien parce que je décide de ce que je veux penser de la situation. C’est la maturité émotionnelle.

 

Car la troisième bonne nouvelle, c’est que si nous sommes responsables de la manière dont nous voulons interpréter une situation, NOUS NE SOMMES PAS RESPONSABLES de l’interprétation qu'en feront les autres. La phrase « C’est à cause de toi que je me sens triste » révèle que l’autre personne interprète la situation d’une façon qui la rend triste et qu’elle ne présente pas la même maturité émotionnelle que nous. Nous pouvons donc nous décharger d’une responsabilité qui ne nous appartient pas et la remettre à chacun des adultes (ici j’exclus les enfants) qui nous entourent.

 

Mais la maturité émotionnelle ne signifie pas que, parce que nous décidons de penser certaines choses, nous allons nous octroyer en permanence des émotions agréables. La maturité émotionnelle signifie que nous sommes prêt.e.s à vivre la palette entière des émotions de façon consciente et consentie. En effet, comment pourrions-nous nous réjouir de la perte d’une personne chère ? Nous serons dans la peine, le chagrin et la tristesse. Mais la différence est que nous vivrons pleinement ces émotions en leur laissant la place nécessaire, sans lutter à leur encontre, ni y réagir.

 

Car la maturité émotionnelle nous ouvre la liberté d’être émotionnellement nous-mêmes.


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1 Comment


Un texte très intéressant, que j'ai beaucoup apprécié. Qui peut être relu de temps à autre pour se remettre soi-même les pendules à l'heure. Bravo !

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