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J'ai des choses à te dire...


Pour certain d’entre nous, il est particulièrement difficile de dire les choses. Des choses qui nous concernent vraiment, qui nous tiennent à cœur, dont nous aimerions que d’autres tiennent compte mais nous n’y arrivons pas ou mal. Par exemple, nous aimerions demander une augmentation à notre employeur, nous voudrions que la super Nanie qui s’occupe de nos enfants arrête de les bourrer de bonbons et que le voisin bruyant fasse réparer son pot d’échappement pétaradant qui réveille tout le quartier au milieu de la nuit.

 

Nous avons donc quelque chose à dire à quelqu’un et nous n’osons pas. Car bien souvent nous avons peur. Nous avons peur de nous faire désavouer en demandant une augmentation à notre patron, nous craignons que la super Nanie refuse de continuer à s’occuper de nos chères têtes blondes, nous redoutons de nous fâcher avec notre voisin et de dégrader une relation au demeurant très sympathique. Cette peur qui nous retient n’empêche pas l’inconfort que nous ressentons face à la situation de perdurer, voire d’augmenter, et ce, malgré les pensées rassurantes que nous pouvons avoir à notre égard (« ce n’est pas si grave », « de toute manière, ça va lui passer », etc.). Résultat, nous ruminons, nous tournons en rond dans notre tête et nous nous répétons encore et toujours ce que nous aimerions tellement dire à l’autre. Tout cela génère en nous agacement, frustration et colère.

 

Et très souvent, nous rajoutons à tout cet inconfort déjà bien présent une couche de jugement de nous-même. Nous nous jugeons de ne pas savoir dire à l’autre ce que nous souhaiterions lui dire. « Mais c’est du grand n’importe quoi, tu te comportes comme un.e gamin.ine de 6 ans ! ». « Ce n’est pourtant pas si compliqué de lui demander ça », etc. Tout ceci a pour résultat de ternir la relation que nous avons avec l’autre personne dans le meilleur des cas et dans le pire, de nous faire exploser d’un seul coup lorsque nous la croisons. C’est alors que nous dirons vertement, ou sur un mode passif-agressif, ce que l’on souhaite obtenir de l’autre. Il devient évident qu’en agissant ainsi nous aggravons la situation et que nous avons toutes les chances de ne pas réussir à obtenir ce que nous attendons.

 

Alors, comment faire ?

 

La première étape consiste à se demander pour quelles raisons nous souhaitons dire les choses à la personne en question. Ces raisons nous plaisent-elles ? Est-ce que nous voulons une augmentation parce que depuis que nous travaillons dans la boite nous aurions dû l’avoir ou est-ce que nous estimons qu'elle reflèterait le prix de nos efforts ? Voulons-nous demander à la super Nanie de ne pas donner de bonbons aux enfants parce que ça ne se fait pas ou parce que nous estimons que c’est important pour la santé de nos enfants ? Est-ce que nous voulons demander à notre voisin de régler son pot d’échappement parce qu’on ne fait plus de bruit après 22h ou parce que nous avons un sommeil fragile que nous voulons préserver ? Être clair.e.s sur les raisons qui nous motivent nous permet de nous fixer un objectif constructif qu’il nous sera bien plus facile de défendre.

 

La deuxième étape consiste à faire un peu d’introspection et de comprendre quelles sont nos émotions et les pensées qui les génèrent. De façon générale, il s’agit souvent de pensées de jugement de l’autre (« de toute manière mon patron est tellement radin ! ») et de nous-même (« Quel.le timoré.e je fais ! »). Si nous ne sommes pas conscient.e.s de ces pensées de jugement, elles transparaitront automatiquement dans notre comportement non-verbal lors de la conversation que nous aurons et notre interlocuteur.trice y réagira forcément. Si nous voulons pouvoir atteindre notre but pour des raisons qui nous tiennent à cœur, nous devons nous écarter de ces pensées de jugement pour aborder la discussion calmement et dans le respect de l’autre.

 

Et pour respecter l’autre, le plus simple est de mobiliser à son égard des pensées qui nous permettront de nous sentir en lien avec lui.elle. Ces pensées, nous pouvons les puiser dans ce que nous avons en commun. « Tout comme moi, mon patron a à cœur la bonne prise en charge des clients de l’entreprise », « Tout comme moi, Nanie veut le bien des enfants », « Mon voisin bruyant a tout comme moi envie d’avoir de bonnes relations avec les gens du quartier ». En travaillant sur nos pensées et en nous mettant en lien avec la personne à qui nous voulons dire les choses, nous pourrons générer pour nous-même du courage, de la complicité et de la motivation. En mobilisant des pensées de type « scénario du meilleur » qui nous motivent plutôt que de type « scénario du pire » qui nous crispent et nous retiennent, nous nous ouvrons au meilleur de l’autre et de nous-même. Notre interlocuteur.trice sera alors plus enclin.e à l’ouverture et à la collaboration.

 

Bien sûr, nous ne pouvons pas maitriser les réactions de l’autre personne face aux choses que nous voulons lui dire et il est possible que nous essuyions un refus ou une opposition. Mais si cela devait être le cas, au moins nous serons sûr.e.s d’avoir mis toutes les chances de notre côté et de ne pas avoir envenimé les choses en les présentant sous un jour inadéquat.

 

Alors, à qui avez-vous envie de dire des choses ?

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