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Fêter ses victoires


L’avez-vous remarqué ? Lorsque nous nous fixons des objectifs, décidons de réaliser un projet personnel ou professionnel, de changer quelque chose dans nos vies, il nous est très difficile de nous féliciter avant que nous soyons arrivé.e.s à notre but final. Et encore ! Quand nous nous félicitons, si cela nous arrive, c’est tout juste si nous prenons le temps de nous dire « bravo, c’est super, tu as atteint ton objectif » puis nous passons aussitôt au projet ou à l’objectif suivant. Un peu comme s’il était normal de réussir, que cela n’avait rien d’exceptionnel et que finalement, il n’y avait rien de remarquable à cela.


Rien de remarquable, vraiment ?! Quand nous avons investi des heures dans une formation tout en jonglant avec l’éducation des enfants et la vie de famille ? Quand nous avons engagé des heures d’entrainement physique pour nous permettre de réaliser une performance sportive qui nous tenait à cœur ? Quand nous avons su surmonter nos peurs, et toutes les émotions générées par notre cerveau qui nous suppliait de ne pas sortir de notre confort où nous étions pourtant si bien ? Dans les faits, tout ce que nous avons accompli est parfaitement remarquable et souvent, nous ne nous en rendons même pas compte.


Or, paradoxalement, si nous voyons notre meilleur.e ami.e réussir ce qu’il.elle a entrepris, nous n’hésitons pas à le.la féliciter, à lui dire que ce qu’il.elle a accompli est formidable, que nous sommes fier.e.s de lui ou d’elle et qu’il convient de fêter cela dignement. Et nous le faisons du fond du cœur !


Sans doute sommes nous victimes de notre éducation, du fait qu’on nous a souvent laissé entendre que ce que nous voulons pour nous n’est pas vraiment important et que réussir est banal. Inversement, si nous échouons, nous risquons de nous en vouloir, de nous juger sévèrement et d’avoir honte de n’avoir pu réussir ce que nous avions entrepris. Et, plus tard, nous nous rappellerons cet « échec » lorsque nous déciderons de nous relancer dans un projet ou vers un objectif car, finalement, nous ne sommes que des loosers. Ce qui, bien évidemment, ne nous mettra pas dans les meilleures conditions pour réussir.


C’est pour cela qu’il est important de fêter ses victoires. Chaque célébration permet de construire des preuves de notre aptitude à avancer, à faire face à la difficulté. Chaque victoire, grande ou modeste, nous remémore notre valeur, notre capacité à oser et à aller de l’avant. Chacun de ces moments est l’opportunité de s’arrêter, de savourer les émotions qui nous traversent et de mesurer ce que nous avons accompli. Ce sont autant d’éléments qui permettent de prouver à notre cerveau, si enclin à voir le verre à moitié vide, que sortir de notre confort a du bon. En nous démontrant régulièrement cela, nous gagnons en fierté, en joie, en plaisir. Et si d’aventure il nous arrive de ne pas réussir, il nous reste suffisamment de preuves pour nous rappeler que non, nous ne sommes pas des loosers.


Alors que faut-il célébrer ?


Les exploits bien évidemment, cela nous parait évident. Gravir le toit du monde, soutenir sa thèse, pas de souci, nous penserons à fêter cela.


C’est un peu plus compliqué pour les petites victoires du quotidien. Se lever 10 minutes plus tôt que d’habitude pour faire de la méditation, aller faire les courses pour toute la famille, réaliser 4 kg de confiture de mûres sans que la cuisine ne soit collante du sol au plafond, tout cela constitue des petites victoires dont nous pouvons nous féliciter. Simplement, en prendre conscience, se faire un clin d’œil intérieur et se dire « tu es génial.e » en le pensant vraiment.


Mais ce que nous oublions trop souvent de faire, c’est de célébrer les victoires d’étapes. Les cyclistes l’ont eux bien compris. Célébrer chaque étape permet de se voir avancer sur le chemin que l’on s’est tracé, de mesurer l’avancée réalisée et de se conforter dans l’effort entrepris. C’est comme cela que nous pourrons aimer le chemin autant que la destination, parce que nous nous nous serons vu.e.s avancer et que nous aurons pris plaisir à le faire.


Alors, comment fêter ses victoires ? A chacun de décider ! En débouchant une bouteille de champagne et en la partageant avec des personnes qui nous sont chères, en mettant une musique à fond et en dansant dessus jusqu’à perdre haleine, en partant dans une marche solitaire dans les bois, en se faisant couler un bain chaud aux huiles apaisantes. L’important est de marquer le moment et de se dire que « oui, vraiment, tu es génial.e ! ».

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1 commentaire


Jalal
Jalal
il y a 3 jours

Ce post me parle tellement, et correspond parfaitement à ma façon d'être. Il en résulte une image biaisée négativement sur moi-même. C'est le principe des distorsions cognitives. Cela alimente parfois une ingratitude vis-à-vis de l'existence, jugée injuste et pleine de frustration. On se croit maudit par la vie, privé de tout succés. La gratitude est une attitude salvatrice. L'acceptation des résultats de nos actions, jugés agréables ou désagréables, est une preuve de sagesse. Les réussites sont des oppurtinités à saisir pour renforcer nos actions bénéfiques en nous félicitant, et des occasion d'acceuillir avec reconnaissance le sentiment de joie partagée que manifestent nos vrais amis à notre égard. J'espère que je pourrai avec le temps mieux identifier mes facultés pour les…

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