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En rajouter une couche

Dernière mise à jour : 2 août 2023

Le jugement - 2ème partie

Dans mon précédent post, je parlais de la facilité que nous avons à juger les autres, ce qui a tendance à nous prendre beaucoup d’énergie et à créer pour nous un paysage intérieur tourmenté et inconfortable. Or, ce jugement, nous l’exerçons également à notre encontre et la plupart du temps avec autant de sévérité que nous l’exerçons sur les autres, voire beaucoup plus.


Lorsque nous sommes confronté.e.s à un problème, notre première impulsion est d’y faire face de façon logique et rationnelle. Nous tentons alors d’y apporter des solutions sous un angle factuel et d’être « orienté.e.s solution ». Nous jugeons de la situation, tentons d’en comprendre les tenants et les aboutissants et de trouver les leviers qui vont nous permettre de résoudre le problème.


Là où ça se corse, c’est lorsque la solution que nous avons mise en œuvre ne porte pas les fruits escomptés ou que, dès le début, le problème nous semble insurmontable. Cela crée généralement en nous des pensées négatives qui génèrent autant d’émotions déplaisantes. Frustration, sentiment d’impuissance, colère, débordement, sont autant d’émotions qui nous plombent. Elles pèsent sur notre moral et notre énergie et notre paysage intérieur tend alors à devenir sinistre. C’est généralement à ce moment-là que nous en rajoutons une couche.


C’est à ce moment-là que nous rajoutons une couche de jugement de nous-même. Nous n’avons pas été capables de faire ci, de comprendre ça, nous aurions dû dire ou faire cela, être plus à la hauteur. Des tas d’autres gens dans une situation similaire auraient fait face différemment et bien mieux, il n’y avait qu’à répondre ceci et préciser cela. Nous nous jugeons d’être lâches, incompétent.e.s, idiot.e.s, etc. Et, bien évidemment, tout ceci ne nous aide pas, bien au contraire.


Parce que nous avons tendance à mélanger les émotions qui sont liées au problème de celles que nous générons pour nous-même par le jugement que nous nous portons, notre paysage intérieur s’obscurcit de plus en plus. C’est alors que nous pouvons avoir des émotions très sombres de désespoir et de capitulation.


C’est là qu’il est important de se rendre compte de la présence cette couche de jugement que nous rajoutons à la problématique initiale. Pouvoir distinguer les émotions qui sont liées à l’une et à l’autre, afin de ne pas laisser notre cerveau nous entrainer dans une spirale émotionnelle descendante. Identifier les émotions qui sont en lien avec le problème et les isoler de celles que nous créons en réaction nous permet d’avoir une meilleure appréhension de notre ressenti émotionnel.


Car c’est bien cette couche de jugement qui nous empêche généralement d’accéder au problème initial et de l’aborder avec un paysage émotionnel plus calme. Il est donc important que nous puissions, là encore, prendre la position de l’observateur pour distinguer ces deux courants émotionnels et les séparer l’un de l’autre.


Dans un premier temps, il est nécessaire de prendre conscience de toutes les pensées qui viennent avec la couche de jugement. Celles qui sont générées par le fait que nous sommes à un endroit précis qui, de notre point de vue, n’est pas satisfaisant. Une fois que nous avons pris conscience de où nous en sommes, nous devons l’accepter. Accepter de ne pas être aussi parfait.e.s qu’on le souhaiterait, accepter nos faiblesses, bref, se reconnaitre des êtres humains. Et surtout, reconnaitre que ce n’est pas parce que nous ne sommes pas ce que nous aimerions être, que nous avons perdu notre valeur. Quoi qu’il arrive, notre valeur reste toujours pleine est entière.

Prendre conscience de cette couche de jugement, c’est se rendre compte des attentes que l’on a envers soi-même : Est-ce que l’on devrait toujours être calme ? Compétent.e ? Serein.e ?


Ces attentes sont généralement énormes et démesurées et nous laissent entendre que si nous n’y répondons pas, notre valeur intrinsèque en sera affectée. Pire ! Nous ne serions pas dignes d’amour et qu’en conséquence nous pourrions être rejeté.e.s du groupe !!


La caractéristique de cette couche de jugement, c’est que, qu’elle que soit la problématique rencontrée, elle reste la même. Nos pensées de jugement sont les mêmes et les émotions obstacles qu’elles génèrent sont les mêmes. Si nous apprenons à la reconnaitre et à la déconstruire, nous sommes alors plus à même de dégager les ressources et l’énergie nécessaires à régler le problème initial. Nous ne sommes plus (moins) parasité.e.s par cette couche que nous nous rajoutons et, au fur et à mesure, nous pouvons apprendre à la neutraliser de plus en plus rapidement.


Arrêter de se juger, c’est s’offrir plus de liberté, d’espace mental et de bien-être.


Faites-vous ce magnifique cadeau !

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