Ces amis qui vous veulent du bien...

L’avez-vous remarqué ? Lorsque nous tentons quelque chose d’inhabituel, quelque chose que nous n’avons jamais fait, un truc de dingue, nous essayons souvent de chercher l’approbation auprès de personnes que nous connaissons et en lesquelles nous avons confiance. Nous cherchons leur approbation pour nous conforter dans ce que nous avons entrepris et si elles ont fait avant nous ce que nous cherchons à faire aujourd’hui, nous espérons d’elles des conseils et des encouragements.

Mais les choses se corsent nettement lorsqu’au lieu de recevoir le conseil et la bienveillance attendus, nous recevons quelque chose qui relève du jugement négatif. « Alors tu sais, tu fais comme tu veux, mais moi, je ne m’y prendrais jamais comme cela ». Sur le mode je-dis-ça-mais-je-dis-rien, ce qui sous-entend que nous avons été prévenu.e.s : nous courons à la catastrophe.

Boum ! Un grand coup sur la tête ! Et d’un seul coup, nous ressentons un doute énorme et une incertitude colossale. Le tout doublé d’un sentiment de trahison. Comment se fait-il que cette personne en qui nous avons mis toute notre confiance puisse à ce point ne pas comprendre notre démarche, elle qui nous sert de modèle ?

Puis de nous énerver contre nous-même, car comment peut-on être aussi bête pour dépendre à ce point de l’avis des autres ?

Tout simplement parce que c’est humain et que nous avons été largement conditionné.e.s dans ce sens-là. Enfant, nous dépendions de nos parents ou d’adultes pour notre survie. Si ces personnes trouvaient que nous faisions « les choses bien » alors nous pouvions compter sur leur protection, de la nourriture en quantité, du confort et l’amour qu’en plus elles pouvaient nous donner. De ce fait, l’approbation de personnes que l’on respecte et qui ont un rôle d’autorité dans nos vies a depuis toujours influencé nos comportements.

C’est pour cela que nous avons l’impression que d’autres, qui savent mieux que nous, doivent nous octroyer l’autorisation d’avancer vers ce que nous avons choisi pour nous. Ce qui pose problème en cas de désaccord car nous n’osons plus nous lancer dans ce que nous voulions entreprendre.

C’est pour cela que nous leur donnons la possibilité d’évaluer ce que nous faisons et que nous leur laissons l’immense pouvoir de nous attribuer notre valeur. Nous cherchons alors de la réassurance auprès d’eux : « Mais oui, tu es génial.e » et que nous vacillons en cas de désaccord parce que nous nous ne sommes pas capables de nous évaluer génial.e.s personnellement.

Si notre meilleur.e ami.e vivait cela, nul doute que nous volerions à sa rescousse en lui disant : « Fais-toi confiance, tu as toutes les clés en main. Tu sais ce que tu veux pour toi-même et comment tu dois te l’apporter. »

Alors, comportons-nous avec nous même comme nous le ferions avec notre meilleur.e ami.e et commençons par nous rappeler que nous ne sommes pas les autres et qu’ils ne peuvent pas mieux savoir que nous-même ce que nous voulons. Qui d’autre mieux que nous peut reconnaitre notre investissement ? Notre engagement ? Notre détermination ?

Apprenons à nous apporter nos propres réponses plutôt que d’aller les chercher à l’extérieur. Est-ce que je pense que je fais bien ? Qu’est-ce que je pense de moi dans ces circonstances ? En se posant les bonnes questions, nous pourrons nous apporter nos propres réponses. Des réponses qui sonneront juste et qui seront alignées avec nous-mêmes.

Apprenons à nous rassurer et nous rappeler que nous serons toujours là pour nous, même si nous n’avons pas réussi. Surtout que ce n’est pas facile au début et qu’avancer sans l’approbation des autres, voire contre leur approbation, nous met terriblement mal à l’aise.

Mais petit à petit, c’est une compétence que nous pouvons développer. Et au fur et à mesure, nous pouvons même prendre des avis des autres ce qui nous convient pour continuer à avancer vers ce à quoi nous aspirons.

Et au final, en y regardant bien, nous pouvons nous réjouir d’avoir des amis autour de nous qui nous font évoluer, nous renforcent dans notre volonté d’atteindre notre but, même s’ils nous donnent un avis contraire. Grâce à eux, nous devons développer de nouvelles compétences.

Alors oui, à leur corps défendant, ce sont vraiment des amis qui nous veulent du bien !