top of page

Avoir peur

Dernière mise à jour : 2 mai


La peur est une émotion que nous ressentons lorsque nous sommes en danger. Lorsque notre cerveau primitif nous identifie face à un danger (physique notamment) la peur nous écartera du rebord d’une falaise, nous empêchera de traverser une route passante les yeux fermés ou nous invitera à nous mettre à l’abri en cas de tempête. La peur physique nous invite à trois réactions typiques que nous pouvons avoir face au danger :

  • S’enfuir

  • Se cacher (ou se figer)

  • Se battre

 

Ces trois réactions sont également le lot de nombreuses espèces animales de notre planète dont certaines privilégieront l’une plutôt que l’autre. Une fois le danger écarté, l’animal ou l’humain peut revenir à un état « normal » et relâcher la vigilance que le sentiment du danger a fait naitre en lui.

 

Mais nous portons aussi en nous des peurs plus insidieuses qui ne sont liées à aucun danger physique mais uniquement à des ressentis personnels : la peur de ne pas être à la hauteur, la peur de ne pas y arriver, la peur d’échouer, par exemple. Et tout comme pour les peurs physiques, notre cerveau nous propose 3 réactions pour éviter ce que nous ressentons comme un danger.

 

La première est l’évitement. Dans sa logique, notre cerveau nous invite à nous protéger en évitant scrupuleusement une situation qu’il considère comme un danger. Si nous décidons de nous lancer dans l’entreprenariat et que nous avons peur de ne pas y arriver, notre cerveau fera tout pour nous décourager d’aller de l’avant. Si nous l’écoutons, nous aurons peu de chance de nous faire connaitre et de recruter des clients. Du coup, nous resterons coincé.e.s dans une zone perçue comme non dangereuse par notre cerveau. Nous ne serons pas en mesure de grandir, de nous épanouir, de vivre ce qui nous tient à cœur et de développer notre entreprise.

 

La seconde est la fuite en avant. Cela consiste à mettre en œuvre une quantité de choses importantes dans l'idée de contenir la peur. Mais cette manière de faire maintient notre cerveau dans une vigilance malsaine pour s’assurer que tout ce qui peut être anticipé le sera et que le danger détecté ne prendra pas corps. Du coup la peur finit par devenir une forme d’obsession qui nous pousse à mettre en place des comportements qui ne nous permettent pas d’être pleinement nous-mêmes et de réaliser ce que nous souhaitons entreprendre.

 

La troisième est la minimisation. Cela consiste à se persuader que cette peur que nous ressentons en nous n’est finalement pas grand-chose. « C’est totalement idiot d’imaginer que tu ne vas pas t’en sortir ! ». On la ridiculise, on la balaye d’un revers de main, on fait « comme si » elle n’existait pas. Tenter d’ignorer ou de minimiser la peur que l’on ressent est tout aussi inefficace que de l’éviter. Cette peur ne disparaitra pas, s’invitera plus forte et plus aigüe à chaque occasion et constituera quoi qu’il en soit un frein à nos projets.

 

Toutes ces réactions sont hautement épuisantes et inefficaces. Elles nous prennent un « temps de cerveau » considérable, une énergie importante et dans tous les cas se révèlent tout à fait contreproductives.

 

Alors comment faire ?

 

Comment faire quand nous craignons les conséquences qui pourraient découler des choix que nous avons faits ? Les conséquences financières (nous pourrions être ruiné.e.s), les conséquences relationnelles (notre conjoint.e pourrait nous quitter), etc. Car, bien évidemment, notre cerveau nous servira toujours une large ration de dangers et par conséquent de peurs, quelles que soient les circonstances dans lesquelles nous nous trouverons.

 

Dans un premier temps, il est important de s’avouer cette peur qui est là. L’accueillir, la reconnaitre et saluer au passage notre cerveau qui, avec ses moyens à lui, s’applique à nous garder en vie (ce qui est très efficace quand on se promène au bord d’une falaise). C’est le signe de notre humanité.

 

Dans un second temps, pour désamorcer la peur et surtout diminuer, voire supprimer l’emprise qu’elle peut avoir sur nous, l’action consiste à l’affronter. Et si cela se réalisait ? Si je devais tout perdre ? Si mon.ma conjoint.e devait me quitter ? Qu’est-ce que je ferais ? Qu’est-ce que je pourrais mettre en œuvre dans ces cas-là pour continuer à aller de l’avant et ne pas être anéanti.e ? C’est alors que notre cerveau (qui est très doué pour cela) va nous proposer des solutions à mettre en œuvre pour atténuer et corriger la réalisation du risque.

 

Enfin, dans un troisième temps, après avoir bien fait le tour du ou des scénarios catastrophe, nous pouvons travailler à la prévention des risques que nous avons identifiés. Par exemple, je pourrais commencer par épargner une certaine somme pour éviter de me retrouver à découvert, je pourrais impliquer mon.ma conjoint.e dans mon projet pour qu’il.elle ne se sente pas délaissé.e et ne me quitte, etc.

 

Car si nous reconnaissons notre peur, si nous pouvons rassurer notre cerveau sur notre capacité à appréhender le risque et sur notre aptitude à le prévenir, notre peur n’a alors plus lieu d’être. Elle peut vraiment diminuer, voire totalement disparaitre !

 

Faire face à ses peurs n’est pas facile, c’est inconfortable et ça demande du courage. Mais comme tout, cela s’apprend et se cultive. Grâce à ce savoir nous sommes mieux équipé.e.s pour aller de l’avant et accomplir ce que nous souhaitons réaliser.

27 vues

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page